
Présentiel Forums du CREGG 2023
Parmi les propositions pour la prévention du Cancer Colorectal, plusieurs options sont disponibles, options qui sont adaptées à la situation à risque de chaque patient. On retrouve parmi ces options :
Le dépistage par recherche de sang dans les selles pour une population à risque moyen (population générale sans facteurs de risque individuel ou familial) de 50 à 74 ans. Cette recherche (Fecal Immunologic Test ou FIT) est, lorsqu’elle est positive, suivie d’une coloscopie.
Le dépistage des sujets à risque élevé, par coloscopie en raison d’antécédent familial de polype ou cancer colique sans qu’une maladie génétique à très haut risque ne soit suspectée.
Le dépistage par coloscopie en raison d’antécédent personnel de polype ou de cancer.
Le dépistage des sujets à très haut risque en raison du contexte génétique pour lesquels le dépistage par coloscopie débute plus jeune et comporte des intervalles, entre les coloscopies, plus rapprochés.
Le dépistage et la surveillance des patients porteurs d’une maladie les exposant à un sur-risque (maladies inflammatoires chroniques de l’intestin).
La découverte d’un polype intestinal doit conduire à proposer une surveillance qui sera adaptée au nombre, à la taille et aux caractéristiques histologiques du polype (polype hyperplasique, adénome, lésion festonnée ; absence de dysplasie ou dysplasie de bas ou haut grade, ou adénocarcinome).
Suite à la parution en 2020 d’une mise à jour des recommandations de la Société Européenne d’endoscopie Digestive (ESGE), de nouvelles recommandations ont été publiées en mai 2021 sous l’égide de la Société Française d’Endoscopie Digestive et du Conseil National Professionnel, concernant le rythme de surveillance proposée. Elle propose une nouvelle définition des situations à bas, moyen, haut risque et très haut risque de récidive d’adénome avec une adaptation du rythme de surveillance qui tend à être moins fréquent selon ces dernières recommandations. Il est donc indispensable que ces nouvelles recommandations soient acquises afin de proposer une surveillance par coloscopie adaptée à nos patients.
Cette mise à jour sur les délais de contrôle post polypectomie résulte avant tout de la nécessité de faire évoluer des recommandations de pratique anciennes et aujourd’hui moins adaptées à l’évolution des connaissances.
Le caractère opposable des recommandations de la HAS, datant de 2013, n’est valable que dans le cadre d’une actualisation régulière, ce qui n’a pas été le cas depuis 10 ans. Cette adaptation de la surveillance colique après coloscopie, qui fait suite à une guideline européenne, n’est pas en contradiction avec le texte de 2013 à l’exception de l’introduction de la consultation de prévention se substituant au contrôle systématique à 5 ans mais le gastroentérologue reste entièrement maître de la décision. Et il est intéressant de rappeler à ce sujet ce qui était écrit dans le texte de synthèse de l’HAS :
Un protocole de surveillance vous est proposé avec ce document, tenant compte de ces éléments. Son objectif est d’être pragmatique, il n’est pas exhaustif et ne vise donc pas à couvrir toutes les situations. Il n’est pas non plus conçu pour servir de support à une quelconque opposabilité.
Il a été élaboré sur la base des dernières recommandations internationales. Il s’agit d’une proposition générique de prise en charge et ne se peut en aucun cas se substituer à la décision du médecin face à son patient. Il peut néanmoins faciliter une décision partagée avec lui.
Cette recommandation résultant d’un travail consensuel de la SFED est un message très mesuré, très réfléchi, basé sur les données de la science les plus récentes, et bien encadré par la réflexion nécessaire de tout gastroentérologue amené à prendre en charge au mieux un patient en incluant toutes les données dont font parties les dernières recommandations internationales.
Points Clés :
- Le contrôle post-polypectomie sera fonction de la taille, du nombre des polypes et de la présence ou non d’une dysplasie.
- La présence d’un antécédent familial de CCR ou d’un contingent villeux ne doit pas faire raccourcir le délai du contrôle.
- On propose une Coloscopie de contrôle à 3 ans si exérèse d’au moins 5 adénomes, ou un adénome > 10 mm ou en dysplasie de haut grade.
- Dans les autres cas, la coloscopie de contrôle à 5 ans pourra être remplacée par une consultation de prévention s’il y a moins de 3 polypes de faible risque.
- Une consultation de prévention pourra remplacer la coloscopie de contrôle à 5 ans pour les patients avec polypes de faible risque ou a fortiori après une coloscopie normale.
- Une coloscopie à 7 – 10 ans ou un retour au dépistage par test fécal immunologique sera une alternative chez les patients à faible risque et sans facteurs avérés de sur-risques de CCR.
A la fin de la formation, l’apprenant sera capable de :
- Appliquer les critères de qualité de la coloscopie.
- Définir les niveaux de risque de survenue d'un cancer colo-rectal chez un patient ayant bénéficié d'une polypectomie endoscopique.
- Connaître les facteurs de risques personnels ou familiaux qui prédisposent au cancer colo-rectal.
- Appliquer les délais de contrôle proposés en fonction des niveaux de risque ainsi définis.
- Evaluer la place du test fécal immunologique qui est repositionné dans cette stratégie de contrôle lors de la consultation personnalisée de prévention.
- Connaître les cas particuliers qui nécessitent des contrôles coliques plus fréquents ou rapprochés.
La formation est mixte : la FMC se déroule en présentiel et la partie EPP (Evaluation des Pratiques Professionnelles) se déroule à distance sur la plateforme de formation du CEFA-HGE avec des outils de communication permettant d’échanger à tout moment entre les apprenants et avec les enseignants. Le parcours se présente en 5 unités consécutives : démarrage avec une activité d’Audit Clinique, sur la plateforme de formation, afin d’évaluer les pratiques actuelles suivi d’une activité de vignettes cliniques. La session présentielle est organisée permettant aux apprenants d’acquérir les connaissances, puis, à froid, une unité de vignettes cliniques, mettant en pratique les connaissances et les pratiques, précédant, pour finir, la seconde partie d’audit clinique pour la réévaluation des pratiques.